SEEG : six mois pour éviter le naufrage

La Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) joue gros. En installant officiellement Léon Méviane comme président du Conseil d’administration et Steeve Saurel Legnongo au poste d’administrateur directeur général, le gouvernement a lancé un compte à rebours implacable : six mois pour redresser la barque ou plier bagage.
Le ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie, Philippe Tonangoye, n’a pas tourné autour du pot. En comparant la SEEG à un navire en pleine tempête, il a fixé le cap et le délai : « Si dans six mois, les mises en œuvre sont faites, nous continuerons. Si elles ne sont pas faites, nous nous séparerons. Aussi simple que ça ». Un ultimatum clair, sans fioritures.
Derrière cette gouvernance bicéphale, un espoir : que la complémentarité entre l’ingénieur Léon Méviane et le financier Steeve Saurel Legnongo permette de conjuguer vision technique et rigueur de gestion. Leur mission est titanesque : améliorer les services d’eau et d’électricité, certifier les comptes, supprimer les structures parallèles et transmettre des rapports mensuels d’avancement.
Ce changement à la tête de la SEEG intervient dans un climat de tensions alimenté par des coupures fréquentes, notamment dans le Grand Libreville. L’entreprise fait face à des infrastructures vétustes et un besoin colossal d’investissement, estimé à 475 milliards de FCFA pour rattraper des années d’errance.
Pour éviter le naufrage, le gouvernement a lancé le plan « Transfo 25 » et misé sur des mesures d’urgence comme les centrales flottantes ou la pose de câbles ACCC. Mais au-delà des chantiers techniques, c’est la confiance des usagers qu’il faudra regagner.
Léon Méviane et Steeve Saurel Legnongo ont six mois. Pas un de plus. Après, ce sera le couperet.